Réflexion sur la danse



  • Préambule
  • Unités fonctionnelles et définitions
  • Le transfert de poids
  • Le pivot
  • Isolation et coordination. Un subtil compromis entre autonomie et coopération
  • Quand les traumatismes du vécu s'expriment
  • Petite discographie
  • Avertissement légal



  • Préambule

    Le vocabulaire utilisé est emprunté à la mécanique... Cela n'est pas étonnant car la mécanique est la science qui étudie le mouvement des corps. Par conséquent, c'est l'outil le mieux adapté à la description rigoureuse du mouvement du danseur.

    Mais, que le lecteur se rassure. Il n'est pas nécessaire de posséder une maîtrise poussée de cet outil qu'est la mécanique pour assimiler ce texte. Nous définirons quatre ou cinq notions de base. Ces quelques notions de base nous permettront de construire un modèle simple du danseur. Ce modèle est suffisant pour décrire (et justifier) le mouvement du danseur.

    La démarche universitaire qui consiste à "se précipiter" sur les équations mathématiques pour décrire un phénomène est ridicule. C'est incroyable à quel point l'enseignement des sciences tue la science. Dans l'esprit des gens, la science se réduit à des équations mathématiques compliquées. C'est absurde. La démarche scientifique est avant tout une démarche d'observation et de modélisation. Les équations mathématiques compliquées n'apparaissent qu'en dernier. C'est la "cerise sur le gâteau". Le modèle mathématique n'est qu'une traduction du modèle physique. Il est impossible de traduire du français vers l'anglais si l'on a pas le texte en français. Cela semble évident. De même, on ne peut pas traduire en équation un modèle physique si l'on a pas déjà le modèle physique! C'est évident. Mais, cela ne semble pas évident pour les personnes responsables de l'enseignement en France! Résultat, les cours de physique ressemblent à des cours de mathématiques. On se précipite, comme des cons, sur les équations mathématiques. Conséquence : La plupart des gens s'imaginent, à cause des crétins qui définissent les méthodes d'enseignement de la physique en France, que la physique se réduit à des équations mathématiques compliquées.

    Je vous rassure, il n'y a pas une seule équation mathématique dans le texte qui suit.

    Unités fonctionnelles et définitions

    Unités fonctionnelles

    RougeUnité motrice de translation.
    BleuUnité motrice de rotation (voire chapitre sur le pivot).
    JauneUnité d'isolation motrice. Cette zone isole mécaniquement les deux unités motrices. Notez que le centre de gravité se situe dans cette zone.
    VertUnité de contrôle de l'équilibre. La vue joue un rôle extrêmement important pour le contrôle de l'équilibre. La vue détermine, entre autres choses, la position de la tête.
    Dans le cas particulier du pivot libre, les bras interviennent dans :
    • Le contrôle de la vitesse de rotation : Pendant le pivot, rapprocher les bras du corps a pour effet d'augmenter la vitesse de rotation. Et inversement, éloigner les bras du corps a pour effet de diminuer la vitesse de rotation. Cela découle directement du principe de conservation du moment angulaire (ou moment cinétique) d'un solide en rotation.
    • L'équilibre.


    Définitions

    Centre de gravité : Le centre de gravité (aussi appelé barycentre ou centre de masse) est le point d'application de la force de pesanteur exercée sur un corps. Le centre de gravité du corps se situe, chez l'homme en position verticale, à 55 % de la hauteur du sujet, mesurée àpartir du sol, en avant de la seconde vertèbre sacrée. Cliquer ici pour visualiser la position du centre de gravité chez l'homme.

    Ligne de gravité : La ligne de gravité est la ligne (imaginaire) verticale passant par le centre de gravité.

    Polygone de sustentation : Le polygone de sustentation est délimité par les appuis au sol. Nous sommes en équilibre lorsque l'intersection de la ligne de gravité avec sol se situe à l'intérieur du polygone de sustentation. La position d'équilibre la plus stable est obtenue lorsque l'intersection de la ligne de gravité avec le sol passe par le centre du polygone.

    Proprioception : Connaissance des parties du corps, de leur position et de leur mouvement dans l'espace, sans que l'individu ait besoin de les vérifier avec ses yeux. Sherrington, au début de ce siècle, a désigné ce sixième sens sous le terme de proprioception. Ce terme regroupe les sensibilités attachées aux instruments moteurs et d'orientation spatiale du corps: les muscles, tendons, articulations et appareil vestibulaire. "C'est le corps qui, en parlant du corps, fournit au cerveau les informations nécessaires à la représentation qu'il s'en construit : le schéma corporel." (J.D. Vincent).

    Remarques :

    • La position du centre de gravité varie en fonction de la répartition des masses du corps (autrement dit, de la posture et, dans une moindre mesure, de la morphologie). Quoiqu'il en soit, la position exacte du centre de gravité importe peu. L'important est de garder à l'esprit que, pour un homme en position verticale, le centre de gravité se situe dans la zone du bassin.
    • Le centre de gravité est un point important. En effet :
      • Un solide en rotation libre sur lui-même tourne autour d'un axe passant pas son centre de gravité (cf cours de mécanique de base). Ce point est essentiel pour comprendre la technique du pivot.
      • Plus votre centre de gravité est bas, et plus vous êtes stable.
    • La forme et la surface du polygone de sustentation varient en fonction de la position, comme illustré sur les deux figures ci-contre.
    • Pour des raisons de simplicité, nous avons représenté le polygone de sustentation comme possédant quatre côtés. C'est une approximation.
    • Si cela vous intéresse, vous pouvez cliquer ici pour visualiser les 3 appuis plantaires. Pour certaines personnes, il peut être utile de prendre conscience de la position de ces appuis.
    • La proprioception est importante car elle joue un rôle fondamental dans le positionnement relatif des parties du corps. En particulier : le positionnement du bassin (centre de gravité) par rapport au pied d'appuis (transfert de poids et pivot). Il est possible de développer sa proprioception en effectuant des exercices destinés à travailler son équilibre.

    Le transfert de poids

    Le transfert de poids est essentiel. Nous verrons pourquoi lorsque nous aborderons le pivot. Or il est navrant de constater que les écoles de danse ne détaillent pas ce point, pourtant fondamental. On vous dit que vous devez effectuer votre pas de base en transférant votre poids d'un pied sur l'autre. C'est tout. Mais on ne vous dit pas pourquoi, et on ne vous explique pas précisément comment il faut faire.

    La maîtrise du transfert de poids est indispensable pour effectuer un pivot.

    • Les écoles n'enseignent pas le transfert de poids.
    • Par conséquent, les élèves ne maîtrisent pas ce point fondamental.
    • Par conséquent, les élèves ne parviennent pas à faire les pivots.
    • Les écoles disent alors : "faites le pivot en piétinant"!
    Mais, en regardant les professeurs qui, eux, effectuent des pivots normaux, les élèves finissent par essayer. À force d'essayer, les élèves finissent par réussir les pivots. Mais ils ont perdu beaucoup de temps... et d'argent, car pendant ce temps ils continuent à prendre des cours).

    Le pied d’appui

    Mettre tout son poids sur un pied signifie que la projection verticale du centre de gravité passe par ce pied. Ce pied est alors appelé «pied d’appui».

    Concrètement, cela implique que les trois points suivants soient alignés sur la ligne de gravité (figure 4):

    • (1) Le milieu du segment joignant les deux épaules.
    • (2) Le nombril.
    • (3) Le pied.

    Ou encore: le nombril et le milieu du segment joignant les deux épaules doivent être la verticale du pied d'appui.

    Transfert de poids

    Transférer son poids d'un pied sur l'autre revient à changer de pied d'appui.

    Dans le cas d'un transfert de poids de droite à gauche, le bassin se déplace horizontalement de la droite vers la gauche (comme illustré ci contre). Les épaules suivent le même mouvement.

    Le pivot

    Nous n'allons pas entrer dans des démonstrations théoriques compliquées. Les personnes intéressées peuvent se reporter aux ouvrages traitant des bases de la mécanique (niveau DEUG). Ces aspects théoriques sont aussi abordés dans les cours suivis par les professeurs d'éducation physique diplômés. Cliquer sur ce lien pour avoir un bon aperçu des notions fondamentales de physique enseignées aux professeurs d'EPS.

    La description qui suit repose sur deux points de mécanique :

    • Un solide en rotation libre sur lui-même tourne autour d'un axe passant pas son centre de gravité.
    • Le principe de conservation du moment angulaire (cf cours de mécanique de base).

    Mauvais

    Bon

    L'axe du pivot passe par les deux points suivants :
    • Le pied d'appuis.
    • Le centre de gravité.
    Si l'axe de rotation n'est pas confondu avec la ligne de gravité (autrement dit, si le centre de gravité n'est pas à la verticale du pied d'appuis), le poids du danseur déstabilise ce dernier et le pivot dévie.

    La théorie est très simple, comme vous pouvez le constater. En pratique, la difficulté est de positionner correctement son bassin et ses épaules de façon à ce que son centre de gravité soit à la verticale du pied d'appuis. Et il faut conserver cette position relative pendant le pivot.

    Certaines personnes y parviennent d'instinct. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et la majorité d'entre nous éprouvons des difficultés. La cause de cette difficulté est liée à une proprioception insuffisante. Quoiqu'il en soit, le sens de l'équilibre se développe. Il ne faut pas espérer obtenir la précision d'une personne ayant pratiqué la gymnastique ou la danse depuis son enfance. Mais on peut cependant obtenir des résultats très honorables et plus que suffisants.

    Afin de rendre possible le pivot, il est nécessaire de réduire les forces de frottement au niveau du pied. Pour ce faire on peut soulever le talon. La surface en contact avec le sol est alors réduite.

    Cela a pour conséquence de réduire la surface du polygone de sustentation. Ce dernier se déplace vers l'avant du pied d'appui, comme illustré sur les figures ci-dessus. Pour conserver l'équilibre, il est donc nécessaire d'adapter la position du bassin de telle façon que la ligne de gravité passe par le polygone de sustentation.

    On le voit, il est indispensable de travailler au préalable son équilibre dans les positions suivantes : talon à terre et talon surélevés.

    Les étapes du pivot (exemple du pivot à droite)

    Le buste (unité de rotation). Le symbole "G" indique la position de l'épaule gauche
    La tête (unité de contrôle de l'équilibre).
    Direction du regard.
    Pied.

    Faire pivoter l'axe des épaules au maximum vers la gauche sans bouger la tête (le regard fixe un point droit devant) et les pieds.
    Tout en conservant la tête fixe (en fixant des yeux le même point), faites tourner l'axe des épaules vers la droite. Votre buste est ainsi animé d'un mouvement de rotation autour de l'axe défini par la colonne vertébrale. Le buste acquiert donc un moment cinétique. Au fur et à mesure de la rotation du buste, vous transférez progressivement votre poids sur le pied droit. En pratique, le pied gauche se rapproche progressivement du pied droit (transfert de poids progressif vers la droite). Votre pied droit ne se déplace pas.
    Évidemment, au bout d'un certain temps, vous ne pouvez plus conserver la tête fixe (la tête ne peut pas effectuer un tour complet). À ce moment précis, le buste devient solidaire du reste du corps, et tout votre poids repose sur votre pied droit. Autrement dit, votre ligne de gravité passe par votre pied droit. Le moment angulaire du buste est "transmis" au reste du corps, et c'est tout le corps qui entre en rotation autour de votre ligne de gravité.

    Remarque : C'est le moment cinétique du buste qui entraîne le corps tout entier dans la rotation. Tout le monde sait de façon plus ou moins directe qu'un corps en rotation libre peut entraîner avec lui un autre corps qui s'y attacherait. Si vous n'en êtes pas convaincu, imaginez l'expérience suivante (à ne pas tenter, car potentiellement dangereuse):

    Une voiture a les roues dans le vide (on suppose que la voiture est surélevée d'une façon ou d'une autre). On démarre le moteur. Et on fait tourner les roues afin d'obtenir une vitesse de rotation élevée. Puis on débraye, en appuyant sur l'embrayage. Les roues tournent donc librement (le moteur n'est plus relié aux roues).

    Que croyez-vous qu'il se passe si vous tentez d'empêcher les roues de tourner avec vos mains?

    Étant donné la masse d'une roue et sa forte vitesse de rotation, vous allez être libéralement entraîné dans la rotation. Ne tentez pas l'expérience. Si les roues tournent trop vite, vous risquez de perdre un bras!

    Dans le cas du pivot du danseur, c'est le même "principe" qui s'applique. Le buste tourne autour de la colonne vertébrale (l'axe de rotation). Jusqu'au moment où le buste ne peut pas tourner plus (vous ne pouvez pas effectuer un tour complet avec votre tête). À ce moment précis, l'énergie de rotation du buste (moment cinétique) est transmise au reste du corps. Et c'est tout le reste du corps qui est entraîné dans la rotation.

    Pendant un certain laps de temps, la tête tourne avec le reste du corps. Pendant ce temps la tête ne joue plus son rôle de stabilisateur (via la vision).
    Dès que cela est possible, repositionner votre tête dans sa position de départ (en fixant le même point fixe). Vous pouvez alors, si vous le souhaitez, entretenir le pivot en imprimant une nouvelle rotation vers la gauche à vos épaules. Remarquez que l'on est revenu à l'étape numéro 2, à la différence près que les pieds sont proches l'un de l'autre. Mais les forces de frottement s'exerçant sur le pied gauche autorisent la création d'un nouveau moment au niveau du buste.

    Isolation et coordination
    Un subtil compromis entre autonomie et coopération


    On ne parvient pas à souvrir aux autres si l'on est replié sur soi-même, fixé sur ses souffrances. [Pierre Hammond] La mémoire du corps


    Isolation motrice

    J'ai imaginé le concept d'isolation motrice en observant certains danseurs. La constatation est la suivante : Certains danseurs sont visiblement crispés, raides, tendus, rigides. Cette raideur générale s'observe, par exemple, dans les situations suivantes :

    • Lorsqu'ils essaient de pivoter, c'est "tout" qui tourne en même temps (tête, buste, jambes).
    • Lorsqu'ils essaient de faire le pas chassé, leur démarche est "mécanique", saccadée.
    • Lorsque vous dansez avec une danseuse présentant ce défaut, vous avez l'impression d'avoir une masse au bout des bras. Le bras est extrêmement raide. Dans ces conditions, vous ne pouvez rien faire. Exécuter une passe est un vrai calvaire... Et "ça ne marche pas".

    Comme nous venons de le voir :

    • C'est la rotation du buste qui rend possible le pivot. Lors de la "prise d'élan" pour le pivot, le buste pivote sur lui-même, mais le bas du corps ne pivote pas. Le bassin isole la partie basse du corps des mouvements de rotation de la partie haute.
    • C'est la souplesse au niveau du bassin qui rend possible le transfert de poids lors des déplacements. Lors des déplacements, le bassin se déplace de gauche à droite. Le bassin isole la partie haute du corps des mouvements de translations générés par la partie basse.
    • C'est la rotation du cou qui permet à la tête de jouer son rôle de coordination.
    • Ce sont les bras qui permettent de maintenir l'équilibre mécanique du système composé du danseur et de la danseuse. Nous le verrons par la suite, les bras sont utilisés pour contrôler la cinématique du centre de gravité du système composé du couple (danseur / danseuse).

    Chez les personnes raides que nous observons, que se passe-t-il? Les unités motrices ne jouent pas leur rôle correctement. Les muscles se contractent tous en même temps. Par exemple : lors du pivot, le cou se bloque, le bassin se bloque ainsi que les bras. C'est comme si la contraction de certains muscles entraînait la contraction (nuisible) des autres muscles. C'est pourquoi j'ai introduit le concept "d'isolation motrice".

    Pour mastiquer, vous sollicitez les muscles de votre mâchoire. Personne ne s'amuse à contracter les muscles de ses pieds pour mastiquer! Ce serait stupide. Il y a isolation entre la mâchoire et le pied. Pour le pivot libre (ce n'est qu'un exemple), c'est le même principe qui s'applique. Et pourtant, de nombreuses personnes contractent des muscles qui ne devraient pas être contractés.

    Coordination motrice

    Attention, les unités motrices ne travaillent pas indépendamment les unes des autres! Il y a bien entendu une coordination entre les unités. Lors du pivot, par exemple, les actions de chaque unité motrice s'enchaînent dans un ordre précis. Et les positions relatives entre les différentes uitées ne sont pas déterminées au hasard. Lors du pivot, par exemple, le centre du bassin doit se trouver à l'aplomb du pied d'appui.

    Généralisation

    Nous pouvons généraliser le concept "d'unité motrice" aux acteurs que sont le danseur et la danseuse. Nous emploierons dans ce cas les termes d'autonomie et de coopération. L'autonomie est à l'individu ce que l'isolation est à la partie du corps. La coopération est au couple de danseurs, ce que la coordination est aux différentes parties du corps.

    C'est le danseur qui indique à la danseuse que celle-ci doit exécuter un pivot. Mais, c'est la danseuse qui exécute le pivot. Remarquez que le danseur doit positionner sa main de façon correcte (à l'aplomb du pied d'appuie de la danseuse) pour que cette dernière puisse réaliser son pivot dans de bonnes conditions.

    Un exemple de coopération important est la gestion du lien entre la danseuse et le danseur. Comme l'illustre l'animation ci-dessous, le lien entre les danseurs peut être modélisé par un ressort.

    Le lien reliant le danseur et la danseuse (le bras gauche du danseur et le bras droit de la danseuse) peut être modélisé par un ressort. La petite animation ci-contre représente les mouvements du danseur et de la danseuse.

    • La danseuse, en bleu, se déplace sur un segment de droite (en vert). Ce segment est appelé "la ligne de danse".
    • Le danseur, en rouge, se déplace sur une ellipse (pour des raisons techniques, celle-ci n'est pas représentée). Le danseur se déplace pour laisser le champ libre à la danseuse.
    • Le cylindre gris représente un ressort (ou un élastique, si vous préférez cette image).

    L'élasticité du lien entre le danseur et la danseuse résulte d'une collaboration entre les deux acteurs. La danseuse réagit à la traction exercée par le danseur sur son bras. Le danseur réagit à son tour à la réaction de la danseuse... Chacun des acteurs ajustent en permanence la tension de son bras en fonction des réactions de l'autre.

    Quand les traumatismes du vécu s'expriment

    Pour expliquer la raideur générale observée chez ces danseurs, la médecine fait appel au concept de compensation. Le texte qui suit est extrait d'un article publié sur le site du "Centre Natioale de la Danse" (http://web.cnd.fr/).

    Le corps humain est une unité fonctionnelle constituée de différents systèmes interactifs en perpétuelle recherche d.équilibre. Ces différents systèmes que sont les systèmes cardiovasculaire, digestif, nerveux, lymphatique, musculaire, respiratoire et vasculaire ont des fonctions qui se coordonnent entre elles et qui sont dotées d.un mécanisme d.autorégulation leur permettant de lutter contre tous types de perturbation et de traumatisme (endogènes ou exogènes). C.est cet équilibre subtil que l.on nomme homéostasie*. Celle-ci sera entretenue par les voies de la nutrition, de l.élimination, de la communication interne du corps et de la défense de l.organisme.

    Lorsque le corps n.est plus à même de gérer une perturbation, il en résulte l.apparition d.une lésion primaire. Si celle-ci n.est pas corrigée par le système d.autorégulation, elle crée un dysfonctionnement au sein de l.organisme provoquant une nouvelle recherche d'équilibre.

    Ce phénomène de compensation engendre alors à son tour une chaîne lésionnelle qu.on appelle lésions secondaires. Nous sommes confrontés alors à un schéma corporel vicié où l.homéostasie se trouve fragilisée et où peuvent se développer des pathologies fonctionnelles. Ces lésions sont généralement le résultat de traumatismes mécaniques, psychologiques ou dues au stress.

    Autrement dit, un traumatisme qui s'est produit il y a très longtemps peut parfaitement rester "inscrit" dans la structure du corps. Les ostéopathes parlent de la "mémoire du corps". Le traumatisme se matérialise sous la forme de contractures. Et c'est le cercle vicieux : une contracture en entraîne une autre, et ainsi de suite. La structure mécanique se raidit petit à petit. Et le pire dans l'histoire, c'est que l'individu s'habitue peu à peu à ces contractures.

    Jetez une grenouille dans de l.eau bouillante, elle tentera aussitôt d.en sortir. Dans une eau à température ambiante, elle y reste. La hausse régulière de la température la fait ramollir sans que celle-ci sorte de l.eau.

    Le cercle vicieux se resserre très lentement de sorte que l'individu n'en a pas conscience. La vie sédentaire n'arrange pas les choses. La position assise, l'utilisation abusive de la voiture,... sont autant de mauvaises habitudes liées à nos modes de vie modernes.

    À cela, il faut ajouter des "compensations" d'ordre psychologiques. Certains évènements traumatisants peuvent entraîner des mécanismes de compensation qui s'expriment dans le comportement général de l'individu. Typiquement, un manque de confiance en soi lié, par exemple, à un environnement familial perturbé, peut se traduire dans la façon dont l'individu s'exprime. Nous parlons ici d'expression verbale (hésitations, tics, manie de "noyer le poisson", ...) aussi bien d'expression corporelle. La peur de ne pas être en mesure de réussir un pivot se traduit par une crispation nuisible. L'ironie dans cet exemple, c'est que l'individu manque son pivot à cause seulement de la peur de manquer. La réalisation de l'échec contribue un peu plus à renforcer la croyance en l'échec.

    Les croyances déclenchent des activités qui s'auto-organisent et se réalisent d'elles-mêmes.(Dilts)

    Bref, les phénomènes de compensations touchent aussi bien le système de commande (le psychique) que le système moteur (la structure musculo-squelettique). Un système de commande défectueux entraîne un défaut de coordination motrice. Un système moteur défectueux ne fait qu'aggraver le problème. La structure ayant perdu sa souplesse, certains mouvements sont plus difficiles, voire douloureux. Divers traumatismes, tant physiques que psychologiques, ont façonné son corps et son esprit. L'expression corporelle du danseur est le reflet de son vécu.

    Se libérer du connu, ou se débarrasser de la vieille béquille, jadis utile, mais devenu un handicap.

    Comme nous venons de le voir, pour surmonter une situation difficile, l'individu met inconsciemment en place une stratégie de défense. Par exemple, l'individu qui doit travailler et faire des études en même temps n'a pas de temps à perdre. Il optimise son temps et s'astreint à une discipline extrêmement rigoureuse. Si l'individu n'a pas une vie équilibrée, il risque de s'enfermer peu à peu dans un "carcan" rigide constitué de règles, d'automatismes, strictes.

    Ce carcan permet à l'individu de traverser une étape de sa vie. Mais, une fois cette étape traversée, ce carcan perd son rôle protecteur. Il devient un handicap. Les automatismes rigides acquis ne sont plus adaptés au nouveau contexte. L'individu a perdu sa capacité d'adaptation, sa créativité. Sa vraie personnalité est enfouie sous un tas d'artéfacts, vestiges toujours actifs d'une période révolue.

    Ce carcan s'exprime dans la démarche du danseur. La démarche est mécanique, raide. Le manque de souplesse s'accompagne d'un manque d'originalité et de créativité.

    Conseil de lecture : "Se libérer du connu" de Jiddu KRISHNAMURTI.

    Petite discographie

    Nom Artiste Album Genre
    Fever Bow Wow Wow & Annabella Lwin The Best of Bow Wow Wow Rock
    Mojo Mambo Mitch Woods & His Rocket 88's Steady Date Rock
    Amber Lee Mitch Woods & His Rocket 88's Steady Date Rock
    Nite Life Boogie Mitch Woods & His Rocket 88's Steady Date Rock
    Short, Sweet and Tender Mitch Woods & His Rocket 88's Steady Date Rock
    House of Blue Lights Mitch Woods & His Rocket 88's Solid Gold Cadillac Blues
    Better By the Dozen Mitch Woods & His Rocket 88's Solid Gold Cadillac Blues
    Hey Girl, Hey Boy - Big Sandy V/A - Liberation Records Swing Sucks: A Compilation of the Finest In Contemporary Swing Alternatif
    Let the Boogie Woogie Roll Rhythmtown - Jive Analog Travelog R&B/Soul
    A Very Strange Trip The Jive Aces White Cliffs of Dover - Single Pop
    Aces Swing The Jive Aces Dance All Night Pop
    Jumpin' Jive Joe Jackson Jumpin' Jive (Remastered) Rock
    Jump Jive an' Wail Rhythmtown - Jive Retrogroove Artifact R&B/Soul
    634-5789 (Souldville USA) Soul City Survivors Second Soul R&B/Soul
    Soul Strike! Calypso King & The Soul Investigators Soul Strike! R&B/Soul
    Soul Infusion Soul Infusion Soul Infusion Musique religieuse
    Choo Choo Ch'Boogie Indigo Swing Indigo Swing Rock
    My Baby Comes 'Round At 8 Indigo Swing Indigo Swing Rock
    Swing Lover Indigo Swing Indigo Swing Rock
    If Jerry Lee's the Killer Then I Don't Mind Dyin' The Diddley Daddies Calendar of Love Blues
    Alright, Okay, You Win Peggy Lee Things Are Swingin' / Jump for Joy Vocal
    Jump for Joy (J.Turner) Daddy's Rebels Jive Party - Greatest 50S Dance Hits R&B/Soul
    Jive, Mr. Boogie Mitch Woods & His Rocket 88's Jump for Joy Blues
    Broke Mitch Woods & His Rocket 88's Jump for Joy Blues
    Jump for Joy Joe Turner Big Bad & Blue - the Joe Turner Anthology R&B/Soul
    Take It from Me Angela Strehli Soul Shake Blues
    20% Alcohol Angela Strehli Soul Shake Blues
    Tuxedo Junction Tony Burgos & His Swing Shift Orchestra Swing Now: Lindy Hop Dance
    Rock My World (Little Country Girl) Brooks & Dunn Brooks & Dunn: The Greatest Hits Collection Country
    Rock and Roll Country Scott Hammock Good Start At a Bad Idea Country
    Rockin' Country 3X Country Music from Texas Country
    B Town Boogie Mike Lang & Boogie Express Don't Forget to Boogie Blues
    Flip Flop Big Twist & The Mellow Fellows Playing for Keeps Blues
    Flip Flop and Bop Floyd Cramer The Essential Floyd Cramer Country
    Flip Flop and Fly Joe Turner The Very Best of Big Joe Turner Blues
    Resey's Rock Little Mike & The Tornadoes Heart Attack Blues
    Pinetop's Boogie Woogie L.C Good Rockin' Robinson Mojo In My Hand Blues
    Cadillac Man Dan Aykroyd & Jim Belushi Have Love Will Travel Blues
    Your Cash Ain't Nothin' but Trash Commander Cody Let's Rock Country
    Do You Mind? Commander Cody Let's Rock Country
    Midnight On the Strand Commander Cody Let's Rock Country
    Rockin' Over China Commander Cody Let's Rock Country
    Qualified Chris Rea Stony Road Blues
    Dancing the Blues Away Chris Rea Stony Road Blues
    Powerhouse B.B. King Spotlight on Lucille Blues
    Jump with B.B. B.B. King Spotlight on Lucille Blues
    Shake It Up and Go B.B. King Blues On the Bayou Blues
    If That Ain't It I Quit B.B. King Blues On the Bayou Blues

    Avertissement légal

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    • PovRay : Pour la 3D. Un outil incroyable pour créer des images de synthèse. Il s'agit d'un langage de programmation complet orienté vers la création d'images en 3 dimensions.
    • Imagemagick : Pour la retouche automatisée des images.
    • Whirlgif : Pour la création de l'image GIF animée.